Jutta Irion
Jutta Irion est plasticienne peintre et participe aussi à des projets collectifs et performances alliant arts visuels, musique, danse et poésie.
Ces activités l’ont particulièrement sensibilisée à la question de la mise en scène de ses réalisations et ont permis à nombre de ses toiles de quitter le mur pour être librement suspendues dans l’espace, de sorte que les spectateurs puissent circuler autour. Elle réalise également des installations et objets à la fois visuels et sonores (sphères lumineuses, peintures-tambours, rideaux de bambou) qui invitent le spectateur à la manipulation et à l’intervention. Ses peintures, parfois travaillées recto-verso et partiellement transparentes, combinent collages de traces…empreintes du corps, du geste, du passage, traces de présence et d’écriture…elle conçoit ses toiles comme des membranes : la superposition et la transparence de fines couches de papiers marqués par différentes traces permettent à l’œil de saisir une équivalence de mouvement et de fluidité :
La chair n’est pas chair sans sang dans les artères…
Quelle que soit la démarche qu’elle adapte pour ses peintures, quel que soit leur « motif »premier, elle semble toujours viser à créer une grande tension entre forme et fond, ou plus exactement un effet d’émergence des formes du fond.
Il s’agit de capter une figure entre son apparition et son évanouissement, dans cet espace précaire d’Entre-Deux où elle se révèle avec son plus haut degré d’intensité. En d’autres termes, il s’agit de rendre une figure réellement présente. D’où son intérêt pour les empreintes du vivant : du monde végétal, mais surtout des mains et du corps humain.
C’est d’ailleurs sans doute le corps, un corps travaillant-travaillé, marquant- marqué, qui se trouve au centre de sa démarche plastique, et la texture de nombreuses de ses toiles ressemble étrangement à celle d’une peau : Traversées par le texte et exposées aux transformations du temps et des manipulations multiples, ses réalisations palimpsestes semblent chercher une résonance dans ce que les calligraphes chinois appelleraient probablement « le souffle vital ». La plume, les gestes du musicien, le bambou et la main sont des motifs récurrents dans ses œuvres, alliant inextricablement le visuel au sonore, au toucher et à l’écriture.
Je parle avec mes mains, tu écoutes avec tes yeux.
Jutta Irion ist seit über 20 Jahren aktiv als bildende Künstlerin, sowohl im kollektiven, multidisziplinären Bereich als auch für das individuelle Werk.
Sie bearbeitet das Papier wie ein Palimpsest, oft doppelseitig. Ihre Collagen mit mehreren Schichten verschiedenartiger Papiere kommen Membranen gleich, durch die man Körperabdrücke, Handschriften und andere graphische Zeichen erkennen kann. Es handelt sich darum, in einer graphischen oder pikturalen Geste die Unbeständigkeit und zugleich unendliche Stärke des Augenblicks zu erfassen, die Metamorphosen des Lebendigen wiederzugeben.
Man könnte sagen, dass die Malereien von Jutta Irion auf der Suche nach einer Resonanz sind mit dem was die chinesischen Kalligraphen den "souffle vital" (Lebenshauch) nennen.
Die Hand (und vor allem ihre Haut) als "handelndes" Element des menschlichen Körpers, markiert/markierend, erscheint oft in ihren Werken, mit den Spuren und (Schrift-) Zeichen die sie hinterlässt und die sie prägen (Spuren der Zeit zum Beispiel).
Auch Musiker, Bambus oder Federn werden anhand offener Formen und rythmisch bewegten Kompositionen dargestellt. Diese Motive sind wie Wegweiser zu anderen Künsten: Musik, Litteratur und Tanz, die ihr als notwendige Begleiter ihrer Malerei gelten.
Die Arbeit und Performances mit Musikern und Artisten auf der Bühne hat ihren Gemälden verholfen, der Ausstellungswand auch manchmal zu entgehen,, so dass sie freihängend im Raum eher als Installationen benutzt und betrachtet werden können, im Dialog mit leuchtenden oder klangvollen, für die Szene kreierten Objekten.